DU SAMEDI 11 AU SAMEDI 18 AVRIL
Par Michel C.
Mercredi 15 avril
- matinée : pour la 1ère fois nous partons tous ensemble. Premières gorges avant Ruoms, Yves et Alain bifurquent à droite. Vallon-Pont-d'Arc et nous suivons les gorges de l'Ardèche jusqu'au fameux Pont d'Arc. Toutes les cartes postales connaissent ce haut lieu (voir photo). Un peu de circulation, noria des canoës sur la route et sur l'eau. L'été, il doit être difficile de progresser dans ces deux éléments. Demi-tour, nous prenons la petite route par Lagorce. Je ne suis plus le dernier... Merci Lulu ! À Ruoms, halte "boîte à sous".
- Soirée : balade dans Joyeuse (1595 hab). Belle petite ville historique dominée par son château et son église, labyrinthe de ruelles et de passages escarpés. Les Lucien de l'époque étaient bien imaginatifs, il fallait se défendre et laisser la plaine aux cultures. Première surprise, les Vilaine passent en voiture, bonjour ! Dans la boutique des produits bio du terroir, deuxième surprise, Arlette et JP, les fins gourmets sont là ! Troisième rencontre inattendue, un ancien de la "Retape" (RATP) reconnaît Guillin. Retraité, il s'est installé ici... Ce n'est pas un mauvais choix, l'ami. Et nous allons récupérer Bernard. Son père était venu le chercher à 9h... Eh oui, il conduit encore à 82 ans. Petite balade dans les environs. Bernard veut nous faire découvrir quelques curiosités. Le chemin est bordé de murets en pierres sèches, comme le sont également les minuscules champs de quelques mètres carrés. C'est incroyable la somme d'efforts qu'il a fallu pour édifier ces clôtures. Je suis pensif, admiratif. Ah ! Ils étaient courageux, nos grands-parents... ne devaient pas connaître le chômage et les maçons avaient de la matière première dans la région. Écoutez les paroles de Jean Ferrat : "La Montagne", c'est la montagne ardéchoise qui est honorée. Je suis toujours ému de l'entendre. Enfin, nous approchons et d'un seul coup, à nos pieds, un précipice, un trou de 40 m de profondeur et autant de diamètre issu d'un effondrement souterrain, faut faire gaffe où on met les pieds dans le coin. Plus loin nous descendons dans un chaos de pierres, lit d'une rivière asséchée qui, en quelques heures, peut se transformer en torrent... Mais, on entend des voix... Quelques centaines de mètres plus loin, surprise encore, nos voisins les Lorrains sortent, lampes aux casques, d'une cavité (randonnée sportive proposée par notre hôtel). Nous suivons la sente herbeuse, un trou, de l'eau au fond : Il y a une cinquantaine d'années, M. Oziol et son frère retirèrent de ce trou le corps sans vie d'un spéléologue. Une plaque commémore l'accident du pauvre gars victime de sa passion. Il est temps de regagner le village. Une boisson, des oignons à planter pour moi. Quel plaisir, ces quelques instants passés avec tes parents, Bernard. Malheureusement, sa maman de 84 ans n'y voit presque plus. Ils sont bien braves comme l'on dit par chez moi. Retour à Laurac sous l'orage. Dernière surprise... Non !... Si, par l'ampleur de la fête, c'est mon anniversaire ! Fêté dans une salle annexe. Par coquetterie, je ne dirais pas mon âge... Qui a dit 46ans ?!... Presque, bon... J'ouvre l'enveloppe, carte musicale, mélodie "Joyeux Anniversaire". Chacun a écrit quelques mots gentils, même le président Maryan appelle par son "téléphone rouge", c'est dire l'importance de l'évènement... J'ouvre le paquet, en cadeau, une carte de l'Ardèche, liqueur de châtaigne, crème de marrons. Je suis ému, je contiens difficilement la larme qui perle à ma paupière. Je prononce quelques mots : « Merci de tout coeur mes amis, je suis très touché, vous m'avez gâté. » Méritais-je ces marques d'affection ?... Peut-être un peu, sous mon impulsion, les semaines de Hyères (comme celle-ci) sont un succès malgré la différence de niveau des participants. Je crois aimer le club, l'aider, j'ai permis à certains d'entre vous de progresser, prendre du plaisir d'adhérer à un club où il fait bon pédaler, renforcer notre amitié. Bien sûr, il a parfois son caractère le lapin, car, tout comme Bernard descend des camisards, moi, je dois avoir du sang cathare dans les veines... j'oubliais, au cours de la "cérémonie", nous avons dégusté, 3 beaux et bons gâteaux et 3 Mercier (pas les cycles) pétillèrent dans nos verres. Je m'en souviendrai du 15 avril 2009 !
Jeudi 16 avril
- matinée : il pleut un peu, le ciel est triste, comme nous. Les Brepson et les Vilaine nous quittent. Du travail les attend pour la préparation du rallye. Je dépose un chèque de 127 euros dans le bol de Yves, j'irai à Lamoura, cela lui fait tant plaisir... Je l'aurai peut-être ton premier commentaire !... Les cracks absents, peut-être serai-je sur le devant de la route... Adieu et bon voyage. La pluie a cessé. Re-balade à Joyeuse et à nouveau aux produits "Bio"... Rencontré qui ?... Mais JP bien sûr !... C'est qu'il consomme ses achats au fur et à mesure et qu'il est généreux avec ses voisins de table. En tout cas, grâce à lui, des plats de rab entiers contentent nos voraces soldats du... pneu... Merci JP !
- soirée : les 6 à nouveau réunis, direction le Pont d'Arc avec un AR au rocher de Sampzon. Crevaison de FF au pied, je prends les devants. Très belle et dure montée de 3,5 km au milieu des villas. Vue imprenable sur la vallée et l'Ardèche, magnifique !... Je commence la descente. Les bolides croisés se font "péter" les mollets. Je les attends sur le pont, en bas. Les gorges comme mercredi, mais ce soir, nous poursuivons jusqu'au belvédère de Tourre, après une rude montée où je suis bien lâché. Quel point de vue ! Et cette boucle qui deviendra une île un jour lointain. Le ciel s'assombrit. Petite prise de bec (amicale) entre l'organisateur et FF : « Il ne pleuvra pas, faut faire confiance au régional de l'étape ! » Chacun reste sur ses positions. En effet, le temps est menaçant. Caretti l'insatiable, Guillin et Oziol poursuivent dans les gorges. Galabbé et Fine obliquent à gauche... Moi aussi... ce qui était prévu. Calme petite route qui nous mène à St-Remèze. Après le village, la route en cours de réfection s'arrête net, merde !... Demi-tour. Mes deux compagnons s'en vont, trop forts. Ils prévoient de rallonger par Lagorce puis St-Alban-Auriolles et Lablachère. Plus loin, les trois reviennent sur moi, cela m'encourage à appuyer à nouveau, les gorges, Lagorce, Ruoms et Laurac, 93 km accomplis. FF et Christophe rentreront... trempés jusqu'aux os !... Jubilation intérieure de Bernard ?... Le soir, belote avec M. Jean, un résident. Je mets "une branlée" à Bernard et Christophe, je me venge un peu...

Vendredi 17 avril
- matinée : un beau soleil pour notre départ à 9h. Du déjà fait par Largentière et jusqu'au croisement des gorges de la Beaume. Et ça continue de monter, 7 km encore jusqu'à Valgorge. Boulangerie, j'enlève une peau. Oziol reste avec moi, on monte toujours et cela durera 12 km encore pour moi. Après 8 km, je dis à Bernard "vas-y" et en quelques pédalées, il se retrouve quelques lacets plus hauts. Que c'est long et dur ! Pourtant, j'ai fait bien plus difficile, l'année supplémentaire doit peser... Le temps s'est dégradé, lourds nuages noirs et il fait froid au sommet de Loubaresse (1215 m). Des flèches de "l'Ardéchoise"... Ils viennent jusqu'ici ? Chapeau ! Moi je n'irai pas au col de Meyrand (1371 m), 4 km plus haut. Arrêt coupe-vent... Plus dans ma poche, je remets le tee-shirt et je descends. Quelques gouttes, puis grosse pluie, arrêt sous un sapin, de la neige borde la route, me voilà beau ! Eh Mr Météo Bernard ?! Tu ne te serais pas "troué" sur ce coup-là ? Mais voilà Pat' qui arrive à fond la caisse : « FF a ton coupe-vent... » Ouf ! Tombé de ma poche au sommet... Nous remontons encore dans la forêt vers le col du Chap del Bosc (1169 m). Ça caille, c'est dantesque ! Et les freins moins efficaces... Il faut pourtant avancer, redescendre vers le bas, retrouver une température acceptable. Il a fallu se les "peler" ces 30 km jusqu'à Planzolles !... Ouf ! Mes doigts gourds réagissent à nouveau, je m'accroche. Lablachère, démarrage de Guillin, FF enclenche aussi, Oziol luttera avant de renoncer, Joyeuse et Laurac enfin ! Et Patrice ? Déjà douché ? Comme moi, il n'est pas allé tout en haut, trompé par un cycliste au loin. Quelle épopée ! En attendant mon tour de douche, je me réchauffe sous les couvertures.
- Il est 15h, nous avalons notre pique-nique de bon appétit. Je règle ma note d'hôtel. Eh oui, demain, le départ. 273,56 ¤ très exactement la semaine. Voyez, ce n'est pas excessif. Partie de pétanque où je fus inexistant... la fatigue ? Café et balade à Largentière, 2046 hab. Jusqu'au début des années 80, on y extrayait l'argent, les forêts de pins environnantes étayaient les galeries des mines d'où sa richesse outre son attrait historique. Toujours le dédale des rues pentues et étroites. Très beau château, visite de l'église. Ce qui m'a étonné dans ce pays, c'est l'importance des édifices religieux par rapport à la taille des villages. Vraiment imposants. Christophe, d'origine bordelaise, propose d'acquérir quelques bonnes bouteilles du terroir pour améliorer l'ordinaire. Aucune objection, "champion"... aux progrès étonnants. Warin n'aurait pas été contre sans doute... Des fraises étaient en promo, 2,80 ¤ le kg. Eh, les ménagères !... C'est pas du tarif, ça ?...Pas de chance, fraises au repas, les portions furent plus grandes. Je m'attarde un peu au Karaoké, JPB n'est pas là. Arlette sauvera l'honneur. Je commence à rassembler mes affaires, les sacs seront plus chargés qu'à l'aller.
Samedi 18 avril
- matinée : après le petit-déjeuner, derniers préparatifs, le Trafic est lesté, aux abords de la piscine d'été... Elle ne m'a pas manqué... Départ 9h. Retour sans histoire. Vers les midi, nous avons pique-niqué sur une aire d'autoroute avec le casse-croûte de l'hôtel. J'ai sommeillé quelques heures, ainsi le voyage m'a paru moins long. Premier arrêt chez Oziol, nous réglons à Guillin notre quote-part de péage et d'essence et, à 18h, il me déposait à Triage. J'apprends les résultats du XIII : Dragons Catalans 38 / Salford 6 à Perpignan et, à Toulouse, TO 46 / Leigh 20.
Voilà une semaine qui se termine bien. À d'autres prochaines aventures, aussi enrichissantes.
J'ai mis beaucoup de temps, mais pour les amis qu'on aime, on ne compte pas les heures....
Et je termine en disant comme vous : « Merci Bernard ! »
Michel Cantalou, le 23 avril 2009
(dactylo FF)
PS: Guillin a regroupé toutes les photos du séjour sur une clé USB... Il nous la communiquera dans les jours prochains...

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