
L'organisation
Une super équipe de 12 bénévoles pour s'occuper de 170 participants sur les 4 jours, 24 départements représentés + 1 belge, et 250 sur les 2 derniers. Nuitées dans un gymnase ou une salle des fêtes sur un lit de camp. Les 3 repas sont assurés par un traiteur, avec chaque soir un plat chaud. Chaque soir, discours des élus locaux et régionaux avec en prime un apéro au cidre normand.
Sur le parcours : 2 ravitos le matin et 1 l'après-midi, une assistance mécanique assurée par Décathlon, du lever au coucher du soleil, ouverture du circuit et fléchage additionnel par trois motards ne connaissant pas le circuit (très judicieux), station de lavage des vélos à l'arrivée et même le midi pour les 2 derniers jours (ce n'était pas de trop).
Transport des bagages + lits par camion. Navette prévue pour le transport des cyclos + vélos entre le Mont St Michel et St Vaast le 1er jour et l'inverse le dernier jour (j'ai préféré la 1ère solution pour ne pas rater la finale du Mondial). Dans les deux cas, les véhicules sont stationnés sur un parking gardé.
L'accueil du 1er jour
Après la demie finale du Mondial de foot dans le seul pub de Pontorson, rendez-vous le lendemain matin à 8h00 sur le parking du Mont St Michel. Départ en car à 9h30, pour rallier le point de départ du raid, après avoir embarqué les bagages dans la soute (rapide) et les vélos dans un camion et une remorque spécifique (plus long).
Arrivée 2 heures plus tard à St Vaast-la-Houge, sur le port juste devant l'île de Tatihou. Après le plateau repas pris à la salle des fêtes, les formalités d'inscription (plaque de cadre, étiquettes numérotées pour les bagages, tickets repas et couchage en fonction des prestations réservées, cartes de route pour les 4 jours, numéros de téléphone utiles), les derniers réglages sur le vélo, et les bagages dans le camion, tous les concurrents se dirigent vers la Marina pour le départ groupé.
Le circuit
Le 1er jour :
Partis à 13h45 de la Marina de St Vaast-la-Houge, nous devons rallier St Sauveur-le-Vicomte, 65 km plus loin.
Parti en milieu de peloton, je me mets dans la roue d'un des trois tandems, celui du club de Beynes (78), qui roule fort d'entrée de jeu pour être tranquille sur le restant du parcours. A la 1ère bosse, je prends les commandes et le lâche. A cette cadence, en arrivant au 1er ravito en groupe (6 VTT), seul deux vététistes sont déjà passés. Cet arrêt est le bienvenu car il fait chaud et lourd : il faut se restaurer correctement et bien boire ; je prends mon temps. Au second ravito, je suis en 6ème position et j'adopte le même principe qu'au premier. Entre les deux et après, la bruine viendra nous rafraîchir et rendre le terrain légèrement glissant par endroit. A 700 mètres de l'arrivée, juste après le château de St Sauveur-le-Vicomte, je crève de la roue avant dans la dernière bosse. Le temps de réparer, une douzaine de cyclos me dépassent. Je rallie le point d'arrivée, le gymnase de St Sauveur-le-Vicomte, à 17h15 : 20km/h de moyenne. En effet, le parcours était roulant : alternance de routes, de chemins carrossables, de sentiers boueux parfois, et surtout de « tubes » (sentiers entre deux champs et en contrebas, abrités par les haies ; de vraies pistes de luge en descente : c'est ça le bocage normand), mais très peu de dénivelé positif. Cette première étape m'a permis de repérer les rouleurs et les locomotives.
Le 2ème jour :
Au réveil, aucune courbature : c'est bon signe. Car c'est la plus longue étape : 95 km. Le départ groupé est donné à 9h00 depuis la place de la mairie de St Sauveur-le-Vicomte pour rejoindre Coutances. Même scénario que la veille : avec le tandem de Beynes, je remonte vers la tête de la randonnée. Le début du parcours est très rapide notamment lorsque l'on emprunte les longues lignes droites d'une ancienne voie ferrée : c'est juste pour la mise en jambe ; après, le terrain devient plus accidenté et humide car Madame Bruine nous rend visite de temps en temps. Juste avant le 1er ravito, où je rejoins le 2ème groupe de tête (3 VTT), je fausse compagnie au tandem dans une longue bosse. Au 2ème ravito, le 1er groupe de tête (6 VTT) repart lorsque l'on arrive ; on le rejoindra juste à l'entrée de Périers pour la pause déjeuner. On a dû rouler trop vite, le traiteur n'est pas encore là : il arrivera un quart d'heure plus tard. Rassasié, je repars sur quelques kilomètres en compagnie d'un Lorientais sur un vieux clou (comme le mien) de 8 ans d'âge, et rejoins un peu plus tard une partie du groupe de tête (3 VTT) parti devant, et avec qui je vais rouler jusqu'à Coutances.
Le circuit est très varié : bosses faciles, bosses techniques, portions de route rapides, descentes techniques, et sur la fin singles-tracks glissants et autres gourmandises : le club VTT de Coutances nous fait faire le tour du propriétaire. A 14h20, on rejoint le point d'arrivée (20 km/h de moyenne) où sont arrivés depuis quelques minutes les trois premiers. Comme nous, ils ont les bras lacérés à cause des ronces, car évidemment on ne s'arrête pas pour les éviter. Il faudra patienter près d'une heure avant de voir arriver l'organisation.
Le 3ème jour :
Après une bonne nuit de sommeil et de pluie, on rallie le parvis de la mairie pour le départ groupé sur les hauteurs de la ville où de nombreux vététistes de la région ont rejoint le raid. 9h30, le départ est donné pour une étape de 85 km, de Coutances à Villedieu-les-Poêles, au relief très accidenté et au terrain très humide ; la bruine nous tiendra compagnie une bonne partie de la matinée. Aujourd'hui, les deux groupes de tête n'en forment qu'un et nous roulerons pratiquement ensemble toute la journée à une allure soutenue, 21 km/h de moyenne, malgré les nombreuses bosses et les passages rendus délicats par la pluie, et encore les ronces. A Gavray, où c'est la pause déjeuner, un point de lavage est aménagé rapidement car les vélos en ont bien besoin.
Dans la 2ème partie de la journée le groupe se disloque : les deux plus forts partent devant, un éclate un pneu, un autre se laisse distancer. Donc c'est en duo que nous atteignons à 14h00, sous un beau soleil, la salle des fêtes de Villedieu-les-Poêles, ville connue pour sa spécialité d'ustensiles de cuisine en cuivre, où nous attend le Lorientais : il ne s'est pas arrêté pour la pause déjeuner. Les deux premiers arrivent peu de temps après avec des vélos propres comme des sous neufs : ils sont allés dans une station de lavage située sur les hauteurs de la ville. Après réflexion, nous faisons de même.
Le 4ème jour :
C'est la dernière étape du raid : 90 km de Villedieu-les-Poêles au Mont St Michel avec pause déjeuner à Avranches. Le départ est donné à 9h00, mais quelques uns sont partis bien avant, même dès 8h00, pour ne pas rater la finale du mondial de foot. Sans se concerter, le groupe de la veille se reforme et part devant dès le début. Au fil des kilomètres et bosses après bosses, le relief et la météo sont les mêmes que la veille, nous dépassons les uns après les autres les concurrents partis avant le départ groupé. Nous arrivons à quatre sur les hauteurs d'Avranches après une longue bosse ; les autres arriveront peu de temps après.
Pressé également pour raison footballistique, je repars seul devant pour effectuer le dernier tronçon. C'est du plat puisqu'il faut longer la baie du Mont St Michel en empruntant le GR côtier. Mais comme les moutons utilisent également ce sentier (lorsqu'il existe) et que le sol est dur comme de la pierre, on se croirait sur les pavés de la “tranchée d'Arenberg” : un vrai calvaire pour les fessiers, surtout lorsque l'on roule sur un semi rigide. Alors on serre les fesses et on appuie sur les pédales jusqu'à l'arrivée que j'atteins à 14h00 (20 km/h de moyenne). Comme la veille, le Lorientais est déjà là en compagnie des motards de l'organisation, organisation que nous devrons attendre.
Après une bonne douche, VTT et bagages dans la voiture, je retourne dans mes pénates en pensant déjà à la prochaine édition dans 2 ans.
Pascal

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