J'ai aussi la surprise d'y voir notre Liliane de Gentilly reconnaissable à ses petits chaussons roses mais cette fois (règlement Audax oblige) avec un casque. Nous n'aurons donc pas le plaisir ce matin d'admirer sa crinière blonde flottant au gré du vent.
Départ à 7h10 au lieu de 7h00 : on attend que le jour soit complètement levé... Avec Jacques Gaubert comme capitaine de route, ça ne plaisante pas là-dessus et c'est bravo!! Ça roule bon train dès le départ car de toute façon, il faudra rattraper ces dix minutes. Dans ce genre d'épreuve, j'aime bien rester dans les dix ou quinze devant : ça roule régulier et ça papote. Un vrai poulailler!!
Une dizaine de kilomètres étant effectués, je m'inquiète de mes deux Brévannais. Je me laisse glisser ; Gilles arrive à ma hauteur (je ne suis pas très grand non plus !), je lui demande où est Jean-Claude... « Derrière ! », me répond-il. Bon, il a dû trouver des gars pour papoter aussi ; on se verra au premier arrêt. De toute façon, en cas de besoin, il y a une voiture suiveuse...
Arrive le premier arrêt obligatoire au bout de 35 bornes environ dans un village encore endormi. Nous sommes une cinquantaine de cyclos et quelques cyclotes. Le capitaine de route nous dit d'un ton péremptoire : « Il y a ici des toilettes publiques qui ont été ouvertes plus tôt à ma demande et spécialement pour nous ! Si j'en vois un pisser le long d'un mur... » Je termine sa phrase en lançant à mon tour : « 3 points en moins sur la licence!!! » Et Toc!
Pour Gilles, tout va bien ! Je lui dis de rester devant pour rouler plus régulier, ce qu'il va faire. Mais revenons à notre Jean-Claude ! Le soldat BOUTREL est absent!! Je questionne la conductrice de la voiture suiveuse (qui est la femme du capitaine) : elle a vu un gars avec un maillot rouge qui a cassé sa chaîne et qui a dû rebrousser chemin. Jean-Claude avait un maillot bleu : ce ne peut pas être lui. Un autre, me dit-elle, a lui rebroussé chemin apparemment sans raison. Ne pouvant le joindre, nous voilà forcés de continuer notre route sans lui.
On reprend la randonnée avec la pluie qui menace mais qui nous laissera tranquilles jusqu'à la fin. Gilles s'abrite bien dans le paquet et on arrive sans problèmes, à la minute près, au deuxième arrêt de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Presque tout le monde envahit le bistrot (arrêt pipi et café ou autre) et aussi la boulangerie toute proche. Gilles est déjà content de lui : 70 bornes au compteur et tout va pour le mieux. Les derniers 30 km sont toutefois plus durs avec les Vaux de Cernay, entre autres. Là, notre Gillou commence à donner des signes de fatigue, mais revient dans le paquet à la faveur de deux ralentissements et même d'une légère erreur de parcours du chef ! Eh oui, ça peut arriver!
À 15 km du but, on arrive dans un faux plat d'environ 3 ou 4 km, avec le vent (froid) de face... Là, pour notre cyclo de poche, ça ne va plus du tout et, voyant cela, un des gars s'avise de le pousser un peu. Je lui dis : « C'est sympa de ta part, mais on a convenu un marché et il doit faire ses 100 bornes tout seul, d'autant plus qu'il en reste quoi ? Allez ! Une bonne douzaine! Je reste avec lui et le peloton s'éloigne petit à petit. Pour l'encourager, je lui dis qu'il y en a trois autres derrière et c'est vrai. La voiture suiveuse arrive à notre hauteur et nous demande si elle doit attendre. Je lui dis de filer, ce n'est plus très loin et je connais la route pour l'avoir déjà faite l'an dernier.
Tout en houspillant le Gillou, les kilomètres défilent : 10, 8, 7... Le vent redevient un peu plus favorable... Une dernière côte et voici Saint-Rémy. Bravo Gilles ! Tu as gagné ! On arrive juste pour la photo de groupe (sans les trois derniers toutefois). On rentre en voiture, je dépose Gilles chez lui en gardant son vélo en otage pour le rallye du lendemain au Perreux, où il fera de nouveau 50 bornes, et j'arrive à la maison vers 14 heures.
Aussitôt je téléphone à Jean-Claude pour savoir ce qui s'est passé. Sa chaîne a cassé au départ, s'est répandue sur la route et, avant qu'il ait pu la récupérer, un car a roulé dessus ! Il est donc retourné à sa voiture le vélo à la main. Il avait fait en tout et pour tout 450 mètres !
Le brevet et diplôme des 450 mètres n'étant pas encore au programme, on va lui décerner la prime de la malchance. Pas mal réussi quand même pour son premier rallye Audax ! Notez bien que j'en connais un autre qui, lui, pour son premier rallye, a terminé à l'hôpital d'Arpajon... C'est qui déjà???
À part ça, pour l'année prochaine, je vous recommande ce rallye. Je sais, c'est un samedi... C'est loin... Mais quelle belle balade en vallée de Chevreuse ! Et tout ça avec un capitaine de route aguerri qui ne plaisante pas sur la sécurité et qui n'hésite pas à en rappeler à l'ordre quand il le faut.
Bravo encore à Gilles qui a fait ses CENT bornes... et SANS poussette !!!!
Et s'il y prenait goût le bougre.
À bientôt ! Et amicalement à tous.
James Savin
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