Le 1er août 2009
par Michel C.
Une organisation du SCO Dijon à Chailly-sur-Armaçon (21) 160 km / 2600 m.
Vendredi 14h00, comme convenu Patrick m'embarque dans son beau véhicule. A Brunoy, Patrice se joint à nous. Nationale n°6 jusqu'à Fontainebleau, ensuite A6.
Sortie prématurée à la 23, c'est ma faute, ma très grande faute... aussi par deux fois, nous demandons notre route pour rallier Chailly. Là, impossible de se paumer – 270 habitants seulement – et de ne pas trouver son château (en savoir + à : château de Chailly, hôtel, golf). Ah ! Ce n'est pas une ruine Cathare, mais un magnifique témoin du passé transformé en hôtel 4 étoiles. Opulente Bourgogne, l'égale du royaume de France, il y a quelques siècles. Je m'essuie les pieds en entrant dans la cour d'honneur. Quelques instants après, Patrick s'exclame « Mais c'est Bernard ! »... il a de la famille dans le coin Pat' ?... C'est bien B. Hinault, tout sourire, en compagnie de sa charmante épouse. Pourquoi les journalistes l'ont affublé d'un surnom ridicule, ils auraient pu trouver mieux. Nous échangeons quelques mots.
Parrain de l'épreuve, il s'alignera sur le 110 seulement, le récent Tour de France lui laissant peu de loisirs pour s'entraîner. Nous retirons nos dossards et le bon donnant droit à la bouteille de vin (à ne pas égarer). La belle préposée se donne bien du mal à cacher ses appâts... en vain et une femme-enfant en bikini s'inscrit.. Nous la reverrons le lendemain sur le podium, en « coureuse ». Nous sommes à l'entrée du golf 18 trous. Une vingtaine de « voitures à rouler sur le green » sont rangées sagement. Des golfeurs traînent leurs caddies et s'engagent sur le parcours dans des tenues impeccables, des Lacoste bien sûr, pas du Tati. Vous verriez le parking, il y a de la tire, de la belle ! Un autre monde. Moi, j'ai le vélo « à mon frère »... plus quand même.
Nous passerons la nuit dans une ferme auberge au village d'Eguilly (40 hab.) distant de 4 km. Vous devez avoir remarqué un bien beau château en bordure de l'autoroute. Madame la Marquise n'avait pas apprécié cette intrusion sur ses terres, les Monuments Historiques furent étonnamment « modernes » sur le coup et, c'est sûr, imbéciles. Une ancienne ferme cossue. Les propriétaires se sont reconvertis, ainsi ils voient du monde. Nous nous installons, préparons nos vélos. Nous sommes invités à rejoindre la table d'hôte. Elle sera composée d'un médecin, sa femme instit, retraités à Valenciennes, leurs trois petits fils, nos hôtes. Le patron nous sert un excellent vin vieux en guise d'apéro... le vin de table sera aussi de grande qualité. Présent, MW lui aurait « secoué » la cave au Papy, « vachement » alerte pour ses 76 ans, nous sommes au pays de la race Charolaise, très présente, la blanche, celle qui donne le lait, le café vous connaissez la suite... Trois immenses plats de crudités variées pour commencer.
Deux poulets rôtis... de ceux qui courent, accompagnés d'une montagne de haricots verts, aussi fins que les miens, fromages secs et blancs, bassine de fruits au sirop. Je suis un peu contrarié, j'ai connu Pat G, plus « éloquent » fourchette en main, il me rassure, tout va bien.
Pour le petit déj', produits locaux également, confiture, miel, lait, etc. Je vous vois venir, vous qui êtes de la ville, ils payent pas leurs volailles, ils payent pas leurs légumes, leurs fromages, leur miel, leur lait, ho ! ho ! Faut qu'ils payent le sel (F. Raynaud). Le bon vin aidant, la conversation fut des plus plaisante. Les Nordistes racontèrent leurs voyages au Sahara. Le Patron nous parla de la rudesse de l'hiver, d'abattage d'arbres. Nous, inévitablement, parlâmes vélo. Les deux adolescents, fille et garçon, devaient avoir perdu leur langue, leur tout jeune frère était plus loquace. Nos métiers en cours ou passés furent abordés et bien d'autres sujets. Il est toujours plaisant de converser avec autrui (mais pas avec le porc) c'est une source d'enrichissement. La nuit fut paisible dans mon grand lit. 6h15, il faut sauter à pieds joints dans le cuissard, revêtir les belles couleurs du club. Rapide toilette. Mes deux copains, dans la maisonnette voisine sont prêts également. On petit-déjeune ; « Vous ne voulez pas une omelette, des oeufs, du jambon, des pâtes ? » Non et non ! Patrice achète un pot de miel et oui ils ont des ruches et on a droit à des explications.
Photo sur le perron et nous prenons congé. Cette formule m'a plu, à l'an prochain... sans doute. Patrice et moi, descendons à vélo.
Nous rejoignons le perron du château afin d'assister à une cérémonie liée à l'épreuve « Courir pour la Paix ». Je dois vous fournir des explications. L'actuel propriétaire, M. Mike Sata, Japonais, est à l'origine d'une fondation (en savoir + à : Sata Foundation) en faveur de la paix. Elle a pour symbole le buste d'une Madone retrouvé au milieu des ruines d'Urikama situées près de l'épicentre de la bombe atomique de Nagasaki (www.madonnagasaki.org ). Aussi, comme il est dit dans « le Bien Public », cette course a quelque chose d'exceptionnel, de presque mystique. Tout le monde est en place. Les coureurs sur la pelouse, Messieurs Sata, Hinault, François Patria, sénateur, président du conseil régional (sur le 110, respectivement 303e, 70e et 248e sur 315 classés. Bravo, vous ne vous contentez pas de discourir), le dirigeant du SCO Dijon, l'Eglise, la Presse, d'autres Personnalités encore.
L'animateur anime, explique, présente. Tour à tour, les différents protagonistes prennent la parole, l'assistance est recueillie. Le prêtre nous gratifie de quelques paroles pleines de bon sens. Nous sommes chrétiens pour la plupart, mais pas fervents pratiquants... Notre église, c'est la route le dimanche matin. Un Notre Père je le marmonne, cela ne peut faire de mal et c'est la bénédiction (Je ne crois pas que M. le Curé ait pédalé, il aurait été gêné par ses habits « ça sert d'auto »). Oui, je sais, plaisanterie éculée.
Photo générale, cérémonie, concurrents, podiums sur www.photo21.fr
Nous nous dirigeons vers la ligne de départ à quelques centaines de mètres. Il avait été dit : le circuit Hiroshima 160 km devant, le Nagasaki 110 km partant quelques minutes après... « Parle à mon cul, ma tête est malade ». J'arrive à me faufiler. Le départ est donné avec 20 min de retard.
Vais-je exaucer le second souhait de Mathieu ?... (faire une « perf »)

Une longue montée, de plus de 3 km, jusqu'à Sausseau... Pendant un moment, je suis à l'arrière du groupe, mais inexorablement, je décroche. Les Pats me rejoignent, ils avaient été gênés au départ. Patrick me promet de rester avec moi... Il tiendra parole, me ramenant bien des fois au contact. Thoisy-la-Berchère, nous sommes 7. Saulieu, 10 km plus loin, Loiseau s'est envolé, heureux anges, ils peuvent se délecter de sa cuisine encore plus... divine. Champeau-en-Morvan, puis Maison du Parc.
Bifur du 110, 2 compagnons virent à gauche, nous restons avec 2 féminines, une blonde menue du triathlon de Dijon et une brune à cheveux courts, plus charpentée.
Si elles sont relativement faibles en montée, elles savent descendre et mettre du braquet sur le plat. Elles ont tôt fait de nous rejoindre... et de me faire mal, j'en suis époustouflé. Ce bagarreur de Patrice est toujours à la relance à amener les pépées... Au pied, Judas !... Euh... Jura... Mais peut-être cherche-t-il à les aguicher avec son numéro de dossard... 69 !
Plus loin, 1er ravito, elles ne s'arrêtent pas, nous mettrons bien 15 km à les rattraper. Quarré-les-tombes, St-Germain-des-Champs. Le parcours ressemble, un peu, à celui de Villechétive, avec de plus longues montées facilement négociées avec le 50. Km 68, voici Chastellux et son château. Rappelez-vous le bon moment passé chez les Corsin à l'occasion de « Avallon 2008 ». J'aurais bien aimé faire la bise à ma copine Mauricette. Nous montons toujours, 9 km jusqu'à St-Martin-du-Puy. Quelques kilomètres avant, nous avions doublé nos amies, mais, à la faveur de la descente, les voila à nouveau dans nos roues. Belle balade en sous-bois. Barrage de Chaumeçon, nous longeons sa rive, l'endroit est superbe. Brassy, Dun-les-Places. J'ai une embellie et je fais souffler encore plus fort Patrice. Nouvelle montée vers St-Brisson, je suis content de revoir et doubler Antoinette... de Villechétive, avant le sommet. 2e ravito, nous lambinons un peu trop, les « cailles » se sont envolées et nous ne les reverrons plus. Les Valottes, Aligny-en-Morvan, Liernais sont traversés. Le soleil cogne, 130 km effectués, cap fatidique... je tiendrai 15 km de plus. A Vouvres, une cote sévère, mes pieds commencent à chauffer, mon petit plateau, presque neuf, entre en scène. Nous dépassons la brune. Patrice est parti en éclaireur. A la sortie de Sussey, un ruisseau d'eau fraîche en bord de route, quel plaisir d'y patauger ! Un voisin sort avec une carafe embuée, mise à niveau des bidons, merci ! Vous êtes bien aimable ! On amorce cette dernière dure cote, re-34. Patrick a un problème, c'est la fringale ; vite, je lui donne une barre. Pour une fois, c'est moi qui l'attends. Il va mieux, mais pas de boulangerie à dévaliser. Nous réveillons le photographe assoupi, c'est le sommet. Succession de 5 ou 6 faux plats montants et descentes, nous n'avançons guère. Enfin, nous atteignons Sausseau, et sa descente sur l'arrivée. Il m'aura manqué 15 km... je m'améliore. Durant ce dur final, j'ai eu le temps de me remémorer les dessins de Pellos. La sorcière aux dents vertes, synonyme de malchance, traînait dans ses montagnes à visage humain et l'homme au marteau, représentait la défaillance. Nous venions d'en recevoir un petit coup. Qu'il est loin le temps de mes 15 ans et du Miroir-Sprint.
Merci aux « Pats Boys » pour avoir sacrifié quelques places afin d'attendre le Papy. Raconter cette escapade bourguignonne sera mon remerciement. Quelques larmes se mêlent à ma sueur... sensible le Lapin ! Avec Patrick dans ma roue, je franchis la ligne d'arrivée.
Pas trop déçu de ma prestation Mathieu ?
Parcourez le site du SCO Dijon, vous y trouverez un reportage complet avec photos. Le classement scratch et ma « réclamation », le dernier classé est 149e en 7h06,
Mon temps est de 6h07 (diplôme), je suis non classé ainsi que Patrick... Ce fut la seule fausse note de cette épreuve.
Plateau-repas, on n'oublie pas la bouteille de vin, un peu d'eau sur la gueule, changement de tenue, « rehoussage » des vélos dans le camion. Retour au château pour la remise des prix. Nous n'attendrons pas la cérémonie de clôture, son champagne et ses petits fours. Retour.
A 19h30, le clocher de Villeneuve-Triage était en vue.
Merci au SCO Dijon, Merci M. Sata... Nous reviendrons.
Michel C.

Le classement:
147° Caretti Patrice 5h 59' 51"
148° Louvier Jean-C 6h 01'23"
Cantalou Michel 6h 07'13" Diplôme de Bronze 19ème des E, ma cat - moy 25,49 km/h.
Guillin Patrick dans ma roue
La brune avec qui on avait roulé, car nous l'avions dépassée.
Peut-être, quelques autres rares concurrents.
149° Monin Christian 7h 06'00"... EST CLASSE. Donc, manifestement il y a eu un loupé.
Autres chiffres de cette 5° édition lus sur "Le Bien Public"
- 539 participants venus de 46 départements.
- 168 inscrits sur le 160 dont 10 femmes
- 332 inscrits sur le 110 dont 17 femmes
- 40 inscrits sur le 40 dont 19 femmes
Michel C., Posté le lundi 26 décembre 2011 05:11
N'ayant pas bien compris le coup du poulpe de PAT, me concernant, je lui en ai fait part.
Rédigé à la façon Yoda (Guerre des Étoiles)... Honte à moi. Il ne fait pas bon vieillir !
Sort un peu de ton terrier Mimi !
(Transfert d'un commentaire du 18 août 2009)