DU 20 AU 26 AVRIL 2009
4ème étape
Cette nouvelle journée est pour moi une incroyable aventure. Alors que je range tout le barda et que je charge mon âne métallique, je m'aperçois au moment de décoller que je suis crevé à l'arrière ! Dès lors je comprends que c'est au canal que j'ai dû choper quelque chose... Réparation, frustration ! Rrrr, il est déjà 11h00 !
Je quitte ce bout de paradis en direction de Sedan, en prenant le canal des Ardennes sur quelques portions. Quand je suis sur la route, le dénivelé augmente, mais pour l'instant ça va. Mon plateau de 22 dents est prêt à en découdre s'il le faut ! Sedan pointe son nez et je sens vite la pression des villes bétonnées... Sur un supermarché, un camion-friterie me gardera Pépito alors que je ferai des provisions pour la nuit et pour le lendemain matin... Je suis fainéant et je prends un sandwich américain! Parfois, sortir la popote c'est galère! Demi-baguette avec viande et frites. C'est énorme! On est bien servi dans le coin !
En quittant Sedan, le pire et le meilleur est à venir! Un panneau touristique indique la forêt de Sedan, mais pour l'instant ça monte léger... Tu parles ! Après seulement quelques pédalées, me voici au pied du mur! Mes 22 dents rentrent en action et ça grimpe sévère et longtemps! Je m'arrête plusieurs fois pour reprendre mon souffle et admirer cette immensité où je me sens définitivement ridicule!
Le paysage est digne de ce nom et mon émerveillement est entier! Les Ardennes sont là. Plusieurs teintes de vert forment un relief riche et varié. L'endroit culmine à 400 m d'altitude. Plusieurs montées et descentes se succèdent sur plusieurs kilomètres; c'est dire le cumul ! Un dernier effort et me voici prêt à descendre une pente vertigineuse ! J'atteins la vitesse de 68 km/h tout en freinant! Mes freins hurlent à la mort et le bruit transperce la vallée ! Bouillon est en bas et des gens se précipitent pour voir ce qui provoque ce crissement si déchirant!
J'avoue avoir eu peur, surtout quand tu freines à fond ! L'arrêt sera juste !
Bouillon me fait penser à Briançon. La petite montagne est environnante ; on sent bien l'impact du tourisme, bien que discret à cette époque de l'année. Quelques Hollandais, Allemands et des petits groupes de motards forment une communauté étrangère et passagère... Nous sommes en Belgique ! Je ne passe pas inaperçu et aux rires des jeunes du coin, je me demande s'ils se moquent de moi ou pas! En plus ça parle Flamand !
Ici coule la Semois, qui se dit : Se-moi-se; et c'est encore ce cours d'eau qui va me guider par moments! Les forêts de Bouillon et de Muno font leur apparition et je roulerai tout en grimpant pendant 2h00 durant !!! Je commence à avoir mal où je pense ! En haut de ce qui s'avère être la dernière côte, stationne un camion-frites. J'y prends un soda bien frais, récompensant mes efforts. Je parlerai longtemps avec le patron de la vie ici, à la frontière, où le tourisme est important économiquement.
S'ensuit une descente toute légère qui m'amène à Florenville où un camping au bord de la Semois m'accueille !
Une Orval, bière locale, au bar du camping... une deuxième m'est offerte par un groupe de résidents ! La tête tourne un peu ! Côtes, descentes, soleil et bière ! Ma tente est posée au bord de l'eau avec un remous qui fait cascade ! C'est magique ! Ce soir, je ne tarderai pas à m'endormir...
(à suivre)

JPG, Posté le dimanche 10 mai 2009 10:37
T'es fou mec ! 68 Km/h avec des bagages. J'ose pas y penser. C'est impossible que ton vélo soit parfaitement équilibré. Ou alors t'as fait préparateur en pharmacie et militaire-trouffion. Tu ranges impec et tu pèses chaque sac , au gramme près ?
J'aurais la trouille que le vélo se déséquilibre , ça, c'est sûr une fois.
En tous les cas Bravo.
Super rando, conviviale et touristique, comme je les aime. On voit que t'as la frite !
Nous on a roulé à Berlin et Dublin. Toi tu as roulé à Lisbonne, Bruxelles et Luxembourg.
Le club, il vit l'Europe, c'est sûr, deux fois.