Juillet – Août 2007
par Arlette Duchesnay et Jean-Pierre Girault
Notre voyage en 2006 en vélo de Béziers à Cahors puis de Cahors à Bordeaux s'était si bien passé, que nous avons décidé de nous lancer en 2007 sur les routes irlandaises.
Départ en vélo à travers Paris vers la gare St Lazare le 21 juillet, au matin. Train Corail pour Cherbourg. Puis montée sur le Normandy de la Cie Irish Ferries, le soir même. Arrivée le lendemain à Rooslare, sur la pointe Sud-Est de l'Irlande. Nous laissons dans une chambre d'hôte nos housses de vélo, qui nous serons nécessaires pour le retour en TGV. Et nous voilà pédalant sur la chaussée gauche. Facile ! Ouais, mais les carrefours, un peu moins !
Première halte à Wexford pour casser la croûte et boire une Guiness, en compagnie de deux cyclotouristes gallois. Chargés de 12 et 15 kg de bagages, nous entamons notre étape de 45 km, le long de la côte Est, qui nous emmène chez un couple de fermiers bien sympathiques.
Les routes sur les côtes Irlandaises sont faites de collines avec montées et descentes qui alternent avec des routes plates, mais sinueuses. Nos étapes feront de 45 à 65 km, laissant du temps aux visites et diverses haltes pittoresques. Sans oublier les fameux pubs et leurs innombrables bières locales.
Nous sommes restés trois jours près de Dublin, chez des anciennes connaissances d'Arlette. Ils avaient transformé leur ferme en golf et pension pour chevaux. Jean-Pierre a pu faire un golf. Et nous avons pu assister à une fête du cheval hors du commun. Bien sûr, visite de Dublin en empruntant leur RER local.
Pour aller de Dublin à Galway sur la côte Ouest, nous avons choisi les fameux bus rapides locaux. Ils ont deux places pour les vélos. Mais selon la bonne volonté des conducteurs, et le niveau de négociation, on peut aller jusqu'à cinq places pour les vélos. C'est 10 ¤ par vélo, quelle que soit la distance. Visiter une ville à vélo, c'est vraiment l'idéal. On s'en imprègne mieux qu'en voiture, et c'est beaucoup moins fatigant qu'à pied, tout en en voyant beaucoup plus.
Nous sommes arrivés en plein Festival de Galway. Température et cadre agréable, genre Golfe du Morbihan par beau temps. Et nous partons, doublant et croisant des cyclotouristes, en direction du Burren, plateau calcaire formant un paysage très étrange. Bagages déposés à la chambre, Arlette va se faire bronzer en bord de mer, tandis que Jean-Pierre s'essaye à une montée raide de 10 km, dite “en tire-bouchon” pour les buveurs irlandais, ou “en lacets” pour les Français, amateurs de guêpières. La descente ? Du feu de Dieu, devant les voitures ! Mémorable.
Autrement mémorable la journée du lendemain. Sous la pluie, du matin au soir. Que ce soit la « scenic road », la BlackHead, célèbre par sa vue. Pas au-delà de 5 mètres pour nous. Que ce soit la plage de Fanore ou l'arrivée à Doolin, c'était la douche, trempé de partout. Mais quel bonheur à l'arrivée, cette chambre immense et douillette, avec notre hôtesse qui nous a lavé et séché notre linge. Puis, sous le soleil revenu, visite en vélo du bourg très étendu. Une p'tite bière. Un whisky. Et tout va pour le mieux pour repartir le lendemain vers les Cliffs of Moher, où nous échangeons sur nos voyages avec des Italiens puis avec des Allemands, en vélo comme nous. On longe la côte tranquillement jusqu'au Shannon, que nous devons traverser. Plus on avance, plus on a le vent de face. C'est très dur pour Arlette. D'autant plus, que dans les rares petites descentes, si on s'arrête de pédaler, le vélo recule. Oui, il recule. Incroyable. Nous retrouvons nos Allemands, pour partager encore une bière, dans une petite ville sympa, Listovel, où nous séjournerons 2 jours. Ce que nous ferons également plus loin à Killarney. Elle restera notre ville préférée, avec son parc national de 10 000 ha, paradis des vélos. Une barque motorisée nous a pris avec nos vélos, pour nous mener au-delà de trois lacs en gradins, au pied du « Gap of Dunloee ». Il s'agit d'une brèche dans la montagne, à 240 m de hauteur, bordée par deux falaises de 450 m de haut. La piste qui longe des petits lacs de montagne est utilisée par des vélos, chevaux, carrioles et randonneurs. À faire !

À Killarney, pour la 1ère fois nous coucherons en « Hostels », genre d'auberge de jeunesse. C'est moins cher, environ 50 ¤ la nuit pour deux, contre 70 ¤ en chambre d'hôte. La chambre est beaucoup plus petite, les petits-déjeuners moins bien, mais il y a cuisine et salle à manger ce qui évite le restaurant ou le pique-nique. On y rencontre des routards, jeunes ou vieux, avec qui il est possible de partager des itinéraires ou des visites à faire. On tombe encore pendant un Festival, et donc tournée des pubs obligatoire.
Par la suite, au bout du Ring of Kerry à Portmagee, puis à Kenmare, nous nous trouverons dans des Hostels très sympas. Au fin fond du ring of Beara, après avoir roulé, seuls, sans voitures ni bus, sur des routes sinueuses, sous la pluie, face à la houle, nous sommes arrivés à Allihies, dans un Hostel, avec une ambiance, à la fois de chalet de montagne et de bord de mer. Dans de grands fauteuils, soirée guitare et chants irlandais. Impossible de trouver ça dans une chambre d'hôte.
Pour terminer notre voyage, nous passerons à l'île de Cape Clear près du Fastnet, puis à Cork, Cobh départ de tous les émigrants vers l'Amérique et dernière escale du Titanic, enfin à Rosslare pour reprendre un bateau vers Roscoff, puis Quimper et Paris en TGV.
Pour le bilan de nos pannes, c'est simple, une crevaison et une seule. Elle a eu lieu dans la gare St Lazare, au départ, pour Arlette. Pour Jean-Pierre, la perte d'une pédale, 10 km avant l'étape à Schull, ce qui ralentit et de beaucoup le rythme.
Les Italiens rencontrés nous ont laissé leur email. Ils veulent bien nous préparer un petit circuit vélo dans la région de Ferrare, vers Venise. On hésite encore avec une autre invitation au Laos, où on nous prêterait des vélos, ou enfin le long du Danube.
Petits entraînements Club auparavant...
Arlette et Jean-Pierre
JPB, Posté le mercredi 07 décembre 2011 09:11
Félicitations pour avoir pensé et réalisé ce périple, avec l'esprit du "randonneur" cher à notre Jean-Jo "national". jpb
(Transfert d'un commentaire posté le 31 mars 2008)